Récapitulation à partir de Corblet, Hécart, Debrie, Lachiver et autres ouvrages et dictionnaires, revues et souvenirs personnels…
BEHOURS
Joutes qu’on faisait à la lance le jour du BEHOURDIS
BOUHOURDIS ou BEHOURDIS
BOHOURDIS – BOUHARDY – Jour des BURES – Jour des VALENTINS – Dimanche des BRANDONS
Les Rituels[1] le désignent sous le nom de dominica de lignis orditis ; ce jour-là, on faisait des BEHOURS (joûtes, tournois) et c’est de là que viendrait BOUHOURDIS. À Amiens le mayeur et les échevins buvaient à la violette[2] à l’hôtel des cloquiers (clochers).
BOUHOUR ou BOUBOUR
Et par apocope BOUR (on n’aurait jamais dit BOURDICH, mais bien BOUHOURDI)
Feu de paille ou de mauvaises herbes (Fresnoy-le-Grand) (Saint-Quentin)
BOUHOURDER
Verbe, pousser, écarter la foule avec des gestes de menace et des cris.
BOUHOURS
Feu de la Saint-Jean = BOUBOURS
BOUR
Foin, paille
BOUR
Filasse trempée dans du goudron que les enfants brûlent le premier dimanche de carême en chantant :
Bour peumes poires
Des chérisses toutes noires
Énne bone tartène
Pour no méhène
Un bon gros pet
Pour no varlet
BOURBOUR
Du côté de Frévent (62), les enfants vont faire BOURBOUR dans les pâtures, en promenant des torches allumées sous les arbres fruitiers en chantant :
Bour, bour, Saint-Chritophe,
Pour avoèr des ponmes groches
Des tchots cafignons,
Pour chés tchots garchons ;
Dés tchottes rougettes
Pour chés tchottes fillettes
A Lens, on va bourder les 3 premiers dimanches de Carême ; les enfants des différents villages luttent entre eux, en tenant des bourdées (bottes de paille allumées).
A Béthune le dimanche des Brandons c’est Bourdalenne.
BOURDIT
Feu allumé dans les champs pour brûler les fanes.
Il semble donc bien donc sûr, qu’on choisissait la première
BRANDONS
Dimanche des BRANDONS[3] : C’est le premier dimanche de carême, les jeunes gens de la campagne allaient dans les vergers, les rues, les champs avec des brandons allumés, qu’ils agitaient sous les arbres pour brûler les chenilles.
On appelle aussi ce temps le dimanche BURE ou BOUHOURDIS. On danse parfois, la nuit venue sur le refrain de cette chanson :
Breaudé, Breaudon
Par mandelée[4], par quarteron[5],
Pour les enfants de no moison
Mardi gras |
Mercredi des cendres |
Dimanche de Pâques |
1ier dimanche de carême |
Années |
3 février |
4 février |
@ 22 mars |
8 février |
Le plus tôt |
6 mars |
7 mars |
@ 25 avril |
11 mars |
Le plus tard |
20 février |
21 février |
8 avril |
25 février |
2007 |
Tableau tout à fait théorique et approximatif qui montre que le 1ier dimanche de carême peut se situer du 8 février au 11 mars, période où les arbres n’ont pas de feuilles et où les « nids » de chenilles (cazés) se trouve sur les arbres fruitiers, matière cotonneuse proche de la toile d’araignée au toucher et qui s’enflamme facilement en crépitant.
Par la suite on a utilisé les échenilloirs pour les couper et brûler ensuite branchettes et chenilles.
On en voit moins semble-t-il de nos jours ; les insectivores, en particulier en Picardie les mésanges, bleues ou charbonnières, véritables acrobates, en font grand cas. Peut-être aussi l’environnement général ou…
Jean-Pierre Semblat – avril 2007
[1] Recueils qui contiennent les rites des sacrements, les sacramentaux et diverses formules.
[2] C’est de cette façon qu’on nommait le premier dimanche de carême. C’est l’époque où fleurissent les violettes et ce dans l’hôtel des cloquiers.
[3] Au XIIe vient du francique BRAND « tison » et du vieux français BRANS.
[4] Contenu d’une manne.
[5] Par un quart de cent, soit 25.